J’en ai un peu assez d’entendre des idées toutes faites du genre : elle baise avec une nana parce qu’elle est incapable de se trouver un mec. Je tiens à prouver que les lesbiennes ne sont pas forcément des femmes moches, mal baisées et frigides. En tous les cas, c’est loin d’être notre cas et d’autres filles de ma connaissance pourraient en témoigner pareillement.
Bien que gouines ou gousses, comme on nous surnomme parfois avec mépris, nous pouvons être aussi très sexy et mignonnes. Quant à l’amour, nous adorons nous y adonner sans aucune retenue ni pudeur. C’est ce qui se passe entre Alicia et moi, et cela sans aucun tabou. Au cours de nos jeux amoureux, nous aimons quelquefois nous entourer d’autres amies complices et libertines. Cela nous a permis de réaliser des photos cochonnes tout en prenant beaucoup de plaisir à poser et à nous exhiber devant l’objectif. Nous nous entendons à merveille sur tous les plans. Celui du sexe, compris.
Rien à voir avec ce que j’ai vécu avec mon ex-mari. Il était bon amant mais macho, égoïste. En plus de mon travail à l’extérieur, il me laissait la charge complète de toutes les tâches domestiques. Cela lui semblait tout naturel. Sauf que moi, je me sentais insatisfaite, complètement insatisfaite. Avant de l’épouser, j’avais connu d’autres hommes mais eux aussi m’avaient déçue. J’avais l’impression de n’exister, à leurs yeux, que lorsque je devais écarter les cuisses et les satisfaire. Mon mari, lui, voulait une épouse modèle le jour et une femme maîtresse la nuit. Il ne se posait pas de questions sur nos relations et ne se demandait jamais si la vie qu’il me faisait mener me convenait. Aussi, le jour où je l’ai plaquée pour une fille, il est tombé sur le c… Je n’ai pas l’intention de faire ici le procès des hommes et encore moins celui de mon mari. Je préfère parler d’Alicia et du plaisir que nous prenons à nous éclater ensemble. Entre nous, comme vous pouvez le constater, c’est loin d’être un régime de chasteté. Dans nos ébats, nous ne nous contentons pas de caresses furtives et de petits baisers innocents. On baise, aussi. Et on baise très bien, très souvent, tous les jours. Ce qui m’a toujours attirée chez les femmes, c’est de voir qu’elles étaient plus cérébrales, plus joueuses et plus sensuelles en amour, et sans doute plus perverses que la plupart des hommes. Cela à partir du moment où elles se sentent en confiance et libre d’épanouir leur sexualité. Alicia et moi, nous fonctionnons au quart de tour sans avoir besoin de se parler. Il se crée entre toutes les deux un climat, une ambiance érotique très spéciale. On aime s’inventer des histoires ou des scénarios qui nous permettent de jouir encore plus fort.
Les hommes se trompent en pensant qu’il suffit de glisser leur main dans la culotte de leur partenaire pour arriver à l’exciter, comme il suffit d’exhiber une queue bien raide pour provoquer le désir. Dans les préliminaires, ils se montrent toujours trop pressés et demandent aux femmes de fonctionner sexuellement comme eux. Ils accordent peu d’importance aux caresses sensuelles, aux baisers, négligent souvent les seins de leur partenaire pour arriver au plus vite à l’essentiel : baiser ou se faire sucer. L’amour, c’est bien autre chose et entre femmes on se comprend mieux. Ce n’est jamais une question de mécanique ou d’équation du style : je bande donc tu mouilles. Nous sommes beaucoup plus subtiles.
Un seul regard d’Alicia, par exemple ou un sourire dans une situation particulière, peut me donner envie d’elle. Ce n’est pas parce que je la vois nue sous la douche ou dans le bain que j’ai envie de lui sauter dessus, même si je trouve son corps émouvant.
Il ne faut jamais croire, non plus, que lorsqu’on vit en couple, les choses sont acquises une fois pour toute. Généralement, pour un homme, sa femme lui appartient. Mon mari, lui, ne se posait pas de question. Je l’avais épousé et donc je devais être toujours disponible, c’est-à-dire, avoir envie chaque fois qu’il en avait envie. Avec Alicia, je sais très bien que je peux la perdre du jour au lendemain et tous les jours, je m’efforce de la séduire. Cela se passe avec les mots, les gestes, les attitudes mais aussi, avec le renouvellement de nos plaisirs sexuels. Je pense sans cesse à ce qui pourrait lui plaire, l’exciter et la faire jouir davantage.
J’essaye de la surprendre, de l’étonner, de trouver de nouvelles situations amoureuses. Avant de la rencontrer, j’avais connu d’autres femmes. C’était chaque fois très agréable, mais je n’avais jamais ressenti le grand flash. J’ai eu le coup de foudre pour Alicia et je ne voudrais la perdre pour rien au monde. Quand nous nous sommes connues, elle venait de plaquer son petit copain. Nos chemins se sont croisés au cours du vernissage d’une exposition de peinture. Aujourd’hui, c’est presque la date anniversaire de notre rencontre. Je me souviens encore des frissons d’émotion et de plaisir que j’ai ressenti en face de son corps, de ses seins et de la douceur de sa peau. Alicia était intimidée, sans doute un peu honteuse et coupable. C’était sa première expérience avec une femme. Elle n’osait pas prendre d’initiative. Elle se laissait diriger, caresser, embrasser. Pudique, elle a insisté, au bout d’un moment, pour que j’éteigne la lumière. Dans le noir je l’ai sentie se libérer et se montrer plus réceptive et entreprenante.
Elle s’est mise à m’embrasser avec de plus en plus de fougue sensuelle. Pour ne pas la brusquer, j’ai attendu qu’elle se sente plus en confiance avant de glisser une main sur sa vulve. Son sexe était doux et trempé avec les lèvres gonflées par l’excitation. Elle s’est mise à gémir et à me murmurer : “ Oui, caresse-moi ! Comme ça, c’est très bon ! ” Alicia a fini par se laisser aller complètement sur mes doigts et ensuite sur ma langue. C’était très bon pour moi de lécher ce nouveau sexe à peine visible. Sous les draps relevés, dans le noir complet, je ne pouvais que l’imaginer et m’enivrer de son parfum et de son odeur . Alicia avait perdu toute retenue. Elle gémissait sans arrêt : “ Arrête ! C’est trop bon, je n’en peux plus, je vais jouir ! ” Elle a poussé des cris aigus en explosant alors que tous ses muscles se tétanisaient. Je me suis donnée du plaisir à mon tour en l’embrassant et en me frottant sur elle. Peu de temps après, totalement satisfaite, elle s’endormait dans mes bras.Par la suite et en la connaissant mieux, j’ai pu tenter des caresses plus audacieuses comme lui passer ma langue entre les fesses et forcer son anus avec mes doigts. Malgré tout, pendant longtemps, elle a tenu à faire l’amour uniquement dans le noir. Elle a fini par accepté l’idée de faire l’amour en plein jour lorsque j’ai avais l’idée de lui bander les yeux. À présent, Alicia est beaucoup plus libérée. Nous parlons librement de nos désirs, de nos fantasmes et elle m’a fait part des siens alors qu’elle n’avait jamais pu les dévoiler à un homme. Il m’arrive de l’attacher, de lui ligoter ses poignets et chevilles pour pouvoir la caresser à ma guise. J’invente alors un scénario. Celui que nous préférons est le suivant : Alicia est enfermée dans une maison de femmes et doit se soumettre aux moindres caprices d’une dominatrice. Je lui donne la fessée et j’utilise divers objets pour la pénétrer devant et derrière. Elle ne s’était jamais fait sodomiser auparavant. Avec moi, elle en jouit d’une manière étonnante. Pour elle, c’est une manière de me dire qu’elle se donne totalement à moi.
Nos relations amoureuses ne sont pas uniquement faites de rapports sado-maso. Je la domine mais nous pouvons faire l’amour plus sensuellement ou en présence d’autres femmes. C’est comme ça que j’ai découvert qu’Alicia était en fait une fausse pudique et qu’elle cachait sous sa réserve apparente de fortes tendances exhibitionnistes. Nous pratiquons aussi avec délice les situations risquées en pleine nature, et aimons nous faire jouir enfermées dans les toilettes d’une aire d’autoroute ou dans le vestiaire de la piscine.Je ne vous dirais pas jusqu’où nous sommes capables d’aller. Alicia n’aimerait pas que je trahisse tous nos secrets intimes et que je confesse certains jeux très spéciaux que nous adorons pratiquer, elle et moi. Par cette lettre et mon témoignage, je voulais aussi aider les femmes qui, un jour, ont découvert leur homosexualité mais qui hésitent encore, sous les pressions sociales ou familiales, à franchir le pas. Chacun a le droit à sa sexualité. La notre n’est ni plus sale ni plus honteuse… J’ai été déçue par les hommes, j’ai trouvé mon bonheur avec Alicia et c’est la seule chose qui importe. Il ne faut pas refuser ses tendances, ses désirs. Croyez-moi, on se sent beaucoup mieux dans sa peau une fois qu’on s’accepte !
Histoire de Roxy Piche